vendredi 25 mai 2007

Théories : Le réalisme

On le tient pour le paradigme dominant. Il repose sur quelques postulats :
  • état d'anarchie du système international : il n'y a pas d'autorité centrale
  • prédominance des Etats, qui sont les principaux groupes de conflit
  • rationalité des décideurs, qui se basent sur un intérêt national défini en terme de puissance
  • nécessité de l'équilibre des puissances
Parmi ses précurseurs, on cite Thucydide, Hobbes ou Clausewitz (1780-1831) ainsi que Frederick Schumann, Nicholas Spykman, Max Weber ou Carl Schmitt. Dans son ouvrage Twenty years' crisis (1939, 1946), où il s'oppose au courant idéaliste, Edward H. Carr (1892-1982) rappelle l'importance des considérations de puissance dans la politique internationale. Reinhold Niebuhr, théologien protestant, en définit les fondements anthropologiques, indiquant que la volonté de puissance se trouve démultipliée au sein d'entités collectives. Hans Morgenthau partage cette idée mais introduit l'idée d'équilibre des puissances, de même qu'il reconnaît un rôle limitant à la diplomatie et aux normes internationales (Politics among nations, 1948). Raymond Aron insiste sur l'anarchie du système international et remet en cause l'idée d'un intérêt national clairement établi, en élaborant toutefois plusieurs typologies des objectifs étatiques (objectifs abstraits : sécurité, puissance, gloire ; objectifs concrets : espace, hommes, âmes ; ...). Il caractérise le système international aussi bien en fonction des rapports de force (systèmes bipolaire, multipolaire) que de la proximité idéologique (système homogène ou hétérogène) (Paix et guerre entre les nations, 1962). Kenneth Waltz, père du néo-réalisme, contribue à modéliser les relations internationales (Theory of international politics, 1979), qu'il analyse exclusivement à l'échelle du système international : les Etats sont pensés comme des unités indifférenciées. Sa stabilité augmente à mesure que le nombre de grandes puissances diminue. C'est la distribution des capacités qui le fait évoluer. Sur ce point, Robert Gilpin développe l'idée des changements systémiques, qui font se succéder les puissances organisatrices du système, conçu comme unipolaire, et reposent sur des bases économiques. John Mearsheimer expose une théorie du réalisme offensif (2001), selon laquelle les Etats sont animés d'une volonté hégémonique, et développent une stratégie égoïste, y compris vis-à-vis de leurs alliés, en leur faisant supporter les coûts d'une menace, ou en se retirant d'un conflit qui les implique. Le courant réaliste apparaît donc tiraillé par quelques tensions (équilibre bi- ou multipolaire vs cycles unipolaires ; réalisme offensif vs réalisme défensif ; ...).

1 commentaire:

les lectures de Assia a dit…

peux tu définir plus percisèment les "groupes de conflits" parmi les acteurs internationaux (type les Etats chez les réalistes). Qu'est ce que c'est précisément?