mercredi 27 mai 2009

Epoque classique

A la mort de Louis XIII, en 1643, la régence est exercée par Anne d'Autriche, assistée du cardinal Mazarin. Ils doivent faire face à la Fronde (1648-1653), une révolte des Grands et le Parlement de Paris qui souhaitent plus de pouvoir, ainsi que des Parisiens, qui s'élèvent contre le poids des taxes. En 1661, à la mort de Mazarin, Louis XIV s'intalle au pouvoir. Il gouverne seul, sans Premier ministre, mais prend l'avis des Conseils (Conseil d'en Haut, des Parties pour la justice, des finances, des dépêches pour les relations avec la province) et demeure assisté par un chancelier, un contrôleur général des finances, des secrétaires d'Etat (à la guerre, à la marine, aux affaires étrangères, à la Maison du roi) ainsi que des intendants dans les provinces. En 1682, il se fixe à Versailles. Il verse des pensions aux Grands qui y demeurent, ainsi qu'aux artistes. Il dispose d'un droit de détention arbitraire avec la lettre de cachet.
Au nom du principe "un roi, une foi", le protestantisme est combattu : des dragonnades sont organisées, avant que l'édit de Nantes soit révoqué en 1685, ce qui provoque l'exode de 250 000 protestants et la révolte des Camisards (1702).
Avec l'aide de Colbert (1619-1683), il entreprend de développer l'économie du pays, en créant des manufactures et en octroyant des privilèges aux entrepreneurs étrangers. Le commerce bénéficie du creusement du canal du Midi (1681), de l'aménagement des ports de Sète, Brest, Lorient et de la conquête de colonies en Amérique (ouest de St Domingue, Louisiane).
De nombreuses guerres amènent un gonflement des effectifs de la marine et de l'armée (630 000 hommes en 1710). La France annexe de nouveaux territoires (Flandres, Hainaut, Artois, Alsace, Franche-Comté, Charolais, Orange et Roussillon) où Vauban fait fortifier de nombreuses villes.
La France compte 20 millions d'habitants. Les mauvaises récoltes provoquent entraînent parfois des disettes tandis que la taxation entraîne des jacqueries (Bretagne, 1675).

lundi 25 mai 2009

Les Grands Capétiens et les Valois

Hugues Capet affirme dès son sacre l'indivisibilité du royaume et la règle de primogéniture. Malgré la petitesse du domaine royal (d'Orléans à Senlis et de Sens à Poissy), il dispose d'un grand prestige, notamment du fait que le peuple le croît thaumaturge.
Avec l'Auvergne, le Berry donné par Jean sans Terre, puis après la victoire de Bouvines (1214) contre les troupes germaniques, Philippe Auguste (1180-1223) récupère une partie des possessions des Plantagenêts, qui représentaient à son avènement la moitié du territoire français. Louis IX (1226-1270) édicte de nombreuses ordonnances moralisatrices, développe les Universités mais fait également preuve d'intolérance à l'égard des hérétiques et des autres religions. Philippe III annexe la Champagne au royaume. Philippe IV le Bel (1285-1314) s'entoure de légistes et établit une administration centrale solide. Cependant, les dépenses militaires contre les Anglais et contre le comte de Flandres l'amènent à réunir les premiers Etats généraux en 1302 et à lever de nouveaux impôts.

La guerre de Cent Ans - Philippe VI de Valois obtient le trône qui lui est disputé par Edouard III d'Angleterre. En dépit de forces plus nombreuses, les Français subissent une défaite à Crécy (1346) qui permet aux Anglais de s'installer à Calais. A partir de 1355, la chevauchée d'Edouard II, dit le prince Noir, ravage le Midi et défait l'armée de Jean II à Poitiers (1356). Le futur Charles V doit alors faire face aux jacqueries de Beauvais tandis que la sédition d'Etienne Marcel à Paris est réprimée par la population. En vertu du traité de Calais (1368), Edouard II renonce à ses prétentions sur le royaume de France mais reçoit des possessions supplémentaires (Limousin, Périgord...). Le capitaine Bertrand Du Guesclin parvient cependant à battre ce dernier à Pontvallain (1370) et ne laisse que quelques villes aux Anglais. Le règne de Charles VI, devenu fou en 1396, est marqué par la rivalité entre Armagnacs et Bourguignons. L'assassinat du duc d'Orléans par Jean sans Peur, duc de Bourgogne, en 1407 marque le début de la guerre civile. Après la trêve signée en 1415, les Bourguignons garantissent leur neutralité au roi d'Angleterre. La victoire anglaise d'Azincourt débouche sur le traité de Troyes (1420), qui établit Henri V comme le seul héritier de la couronne de France. Jeanne d'Arc parvient toutefois à délivrer Orléans (1429) et accompagne Charles VII à Reims pour son sacre, avant d'être brûlée vive à Rouen (1431). Grâce au traité d'Arras (1453), le roi parvient à conclure la paix avec les Bourguignons. Profitant des difficultés intérieures anglaises, les Français reprennent l'Aquitaine la même année.

Louis XI (1461-1483) consolide l'administration, le système fiscal, et instaure une armée permanente de 8000 cavaliers et 10 000 archers. Pour lutter contre la déclaration d'indépendance de Charles le Téméraire en 1467, il soutient des révoltes politiques, mais doit acheter le retrait des Anglais (1475) venus en renfort. La mort du duc de Bourgogne lui permet d'envahir cette dernière, dont il obtient en 1482 toutes les possessions à l'exception des Flandres.

L'Eglise doit faire face à la peur de l'an 1000, qui se propage suite à la destruction des lieux saints de Jerusalem en 1009. Mais elle s'organise progressivement et connaît une renaissance autour de l'abbaye de Cluny, fondée en 909, puis de Clairveaux, fondée en 1115 par Bernard de Cîteaux. En 1054, elle déclare criminelle toute guerre contre les chrétiens et impose la trêve de Dieu. En 1095, l'appel du pape Urbain II à la libération des chrétiens d'Orient est à l'origine de la première croisade (1096-1099). Menée parallèlement à la croisade populaire de Pierre l'Ermite et aux expéditions allemandes responsables de pogroms, celle-ci débouche sur la création des Etats latins (comtés d'Edesse et de Tripoli, royaume de Jerusalem, principauté d'Antioche). Les croisades suivantes (2° en 1147-1148, 3° en 1189-1192, 4° en 1202-1204, 5° en 1217-1221, 6° en 1228, 7° en 1244-1254 et 8° en 1270) n'aboutissent pas à une reconquête durable de ces territoires et détériorent les relations avec l'Empire byzantin et les Arabes.
En Occident, l'Eglise lutte contre les hérésies au moyen de l'Inquisition. Elle s'oppose ainsi aux Cathares dont elle vient à bout à Montségur en 1244.

Les progrès techniques (moulins, outils en fer...), le défrichement et l'assèchement des marais permettent d'augmenter la production agricole. De graves famines perdurent encore (1315, 1317) tandis que la peste fait des ravages en 1347. Les villes grossissent et deviennent pour certaines d'importants carrefours commerciaux. Au sein d'entre elles, les corporations obtiennent des privilèges de la part des seigneurs et fondent des communes.

samedi 9 mai 2009

L'intercommunalité

L'intercommunalité permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI). A la différence des collectivités territoriales, ceux-ci disposent de compétences limitées. Une commune ne peut adhérer à plus d'un EPCI.

Les EPCI sont créés soit à la demande du préfet après avis du Conseil départemental de coopération intercommunale, soit à la demande d'une ou plusieurs communes. Leur périmètre, d'un seul tenant, est fixé par un arrêté préfectoral. Les communes doivent l'approuver à la majorité qualifiée (1/3 des communes représentant 1/2 de la population ou 1/2 des communes représentant 1/3 de la population). L'assemblée de l'EPCI, constituée de conseillers municipaux, désigne un président et se réunit au moins une fois par trimestre.

L'intercommunalité sans fiscalité propre peut prendre les formes suivantes :
  • les syndicats de communes à vocation unique (SIVU) (loi du 22 mars 1890) agissent dans les domaines de la distribution d’eau, de l'assainissement ainsi que des activités scolaires et périscolaires. On en compte plus de 10 000.
  • les syndicats de communes à vocation multiple (SIVOM) (loi du 5 janvier 1959) exercent souvent des activités de traitement des déchets, de tourisme et d'équipement collectifs, en plus de celles mentionnées ci-dessus. On en compte près de 1500.
  • les syndicats mixtes (décret du 20 mai 1955) permettent aux communes de s'associer à des départements, des régions ou des établissements publics. On en compte près de 3000.
L'intercommunalité à fiscalité propre recouvre :
  • les communautés urbaines (loi du 31 décembre 1966) forment un ensemble de plus de 500 000 habitants. Elles sont obligatoirement chargées du développement économique, de l'aménagement, de l'action sociale (1), de la culture, de la politique de la ville, de la gestion des services collectifs et de la protection de l'environnement. On en compte 14.
  • les communautés de communes (loi du 6 février 1992) ont été originellement destinées au monde rural. Elles sont obligatoirement chargées du développement économique et de l'aménagement. Elles peuvent exercer des compétences optionnelles dans les domaines de la voirie, du logement, des équipements culturels, sportifs, de l'enseignement élémentaire, de l'action sociale (1) et de l'assainissement. On en compte près de 2500.
  • les communautés d'agglomération (loi du 12 juillet 1999) regroupent plus de 50 000 habitants autour d'une ou plusieurs communes de plus de 15 000 habitants. Elles exercent au moins trois compétences parmi les six suivantes : voirie, assainissement, eau, environnement, équipements culturels et sportifs, action sociale (1).
  • les syndicats d'agglomération nouvelle (loi du 13 juillet 1983) ont des compétences en matière de développement économique, d'urbanisme, de logement, de transport. Les 5 SAN encore existants sont amenés à devenir des CA.
Les districts, créés en 1959, et les communautés de villes, créées en 1992, ont disparu depuis le 1er janvier 2002.

(1) avec son accord, elles peuvent exercer tout ou partie des compétences du département dans le domaine de l'action sociale

Les collectivités territoriales

Les communes

Les communes agissent dans les domaines de l'action sociale (crèches, foyers de personnes âgées), de l'éducation (école primaire), de l'aménagement (permis de construire, logement social, assainissement, protection des sites, zones d'activité), des transports (ports de plaisance). Elles peuvent effectuer des expérimentations dans le domaine de la santé et de la lutte contre l'habitat insalubre.
Les conseillers municipaux sont élus pour 6 ans au suffrage universel direct. Dans les communes de moins de 3500 habitants, ils le sont au scrutin majoritaire, plurinominal, de liste, à deux tours. Les candidats peuvent s'y présenter individuellement et les listes être modifiées par les électeurs. Dans les 2650 communes de plus de 3500 habitants, ils le sont au scrutin mixte, de liste, à deux tours (loi du 19 novembre 1982). La liste majoritaire obtient la moitié des sièges. Le seuil de représentativité est de 5%. Seules les listes ayant obtenu 10% des voix peuvent se représenter au second tour. Le conseil municipal doit se réunir une fois par trimestre. Il adopte des délibérations et peut former des commissions.
En tant qu'agent de l'Etat, le maire remplit des fonctions administratives (publication des lois, organisation des élections) et des fonctions judiciaires. En tant qu'agent de la commune, il exécute les décisions du conseil municipal, peut exercer des compétences déléguées (affectation des propriétés communales, action en justice...) révocables à tout moment et exerce des pouvoirs propres (maintien de l'ordre public, police de la baignade et de la circulation). Il peut déléguer une partie de ses fonctions à ses adjoints.

Les départements

Leurs compétences s'étendent aux affaires sociales (RMI, aide sociale à l'enfance, personnes âgées, handicap, fonds d'aide aux jeunes, fonds de solidarité pour le logement, équipements de proximité), à l'éducation (collèges, transports scolaires), aux transports (la moitié des routes nationales, ports maritimes), à l'environnement (espaces naturels sensibles), et à la culture (schéma départemental des enseignements artistiques).
Les conseillers généraux sont élus pour 6 ans au suffrage universel direct et sont renouvelés par moitié tous les trois ans. Ils sont élus au sein des cantons au scrutin uninominal majoritaire à deux tours. Seuls les candidats ayant obtenu 10% des voix peuvent se représenter au second tour. Le conseil général se réunit au moins une fois par trimestre à l'initiative du président, de la commission permanente ou du tiers des conseillers. Le président du conseil général, élu pour 3 ans, gère le domaine du département et peut déléguer une partie de ses fonctions aux vice-présidents.
Le préfet, assisté dans chaque arrondissement par un sous-préfet, met en oeuvre les politiques gouvernementales dans le département y est le responsable de l'ordre public. Il exerce une tutelle a posteriori sur les actes des collectivités territoriales et peut les déférer devant les tribunaux administratifs (dans la pratique, le taux de déférés est de 0,03%).

Les régions

Leur domaine d'intervention principal est le développement économique (aide aux entreprises), auquel il faut ajouter l'aménagement et les transports (ports, aérodromes, canaux, trains régionaux) et l'éducation (lycées, formation professionnelle, Plan Université 2000). Elles peuvent effectuer des expérimentations en matière d’éducation et de santé. Elles élaborent des schémas de développement économique (SRDE), d'aménagement et de développement du territoire (SRADT) et de transport (SRT).
Les conseillers régionaux sont élus pour 6 ans au scrutin de liste majoritaire à deux tours (loi du 11 avril 2003). La liste majoritaire obtient un quart des sièges. Le seul de représentativité est de 5%. Seuls les candidats ayant obtenu 10% des voix peuvent se représenter au second tour. Le conseil régional se réunit au moins une fois par trimestre à l'initiative du président, de la commission permanente ou du tiers des conseillers. Le président du conseil régional gère le domaine de la région et peut déléguer une partie de ses fonctions aux vice-présidents.
Le préfet de région négocie et suit les contrats de projet Etat-région, préside le comité de l'administration régionale (CAR) réunissant les préfets et les chefs des services déconcentrés régionaux. Il fixe des orientations nécessaires à l'intention des préfets départementaux.
Le conseil économique et social régional (CESR) rassemble des représentants de quatre collèges désignés pour 6 ans : entreprises et activités non salariées (35%), syndicats (35%), organismes de la vie collective régionale (35%), personnalités qualifiées (10%). Il est obligatoirement saisi pour avis sur les SRDAT, les documents de planification et le budget.

La décentralisation

La décentralisation est le transfert de compétences et des ressources correspondantes de l'Etat vers une personne morale de droit public distincte de lui. Elle se distingue de la déconcentration, qui s'opère au sein de l'administration d'Etat. Elle peut être fonctionnelle ou territoriale, auquel cas la collectivité dispose d'une compétence générale.

La Révolution française a refondé l'organisation administrative française après avoir mis fin aux privilèges des provinces et des villes (4 août 1789). Les 44 000 communes, dont les contours sont repris des paroisses, deviennent les cellules administratives de base (14 décembre 1789). Au-dessus d'elles, on trouve le canton, le district et le département, créé par la loi du 22 décembre 1789, au terme d'un débat ayant opposé partisans du découpage géométrique (Thiret) et historique (Mirabeau). Les préfets sont institués en 1800 (loi du 28 pluviôse an VIII) : ils désignent les maires des communes de moins de 5000 habitants ou les proposent au Premier Consul au-delà de ce seuil.

Affirmation des échelons municipal et départemental. Au cours du 19° siècle, l'élection au suffrage censitaire (puis universel) est acquise pour les conseillers municipaux en 1831 (1884) et pour les conseillers généraux en 1833 (1871). Le statut des collectivités locales s'affirme alors de plus en plus : en 1837, le maire n'est plus reconnu comme le seul représentant de l'Etat, mais également comme l'exécutif du conseil municipal. Le principe de libre administration de la commune est entériné par la loi municipale de 1884 qui précise que "le conseil municipal règle, par ses délibérations, les affaires de la commune". Les décisions des conseils municipaux et généraux sont toutefois soumis à l'approbation préalable du préfet. Il faut attendre 1970 pour que ce régime soit assoupli, notamment en ce qui concerne le budget, et 1982 pour que ce contrôle soit supprimé.
Par la loi du 19 mars 1946, les colonies de Guadeloupe, Martinique, la Réunion et de Guyane sont érigées en départements d'Outre-mer. Mayotte obtiendra également ce statut en 2011, suite à un référendum tenu en mars 2009. La loi du 10 juillet 1964 réorganise la région parisienne en créant 8 départements, parmi lesquels Paris bénéficie en plus de compétences communales. A partir de 1975, l'élection de son maire au suffrage universel en fait une commune de plein exercice.

L'échelon régional s'affirme de manière progressive. Des commissaires régionaux de la République sont créées en janvier 1944, auxquels succèdent en 1948 les inspecteurs généraux de l'administration en mission extraordinaire. Ceux-ci exercent principalement des compétences de police. Le décret du 14 mars 1964 les remplace par 21 préfets de région, assistés de Commissions de développement économique régional. Malgré l'échec du référendum du 27 avril 1969, les régions sont instituées en 1972 en tant qu'établissement public, disposant d'un conseil régional et d'un conseil économique et social. Elles ne deviennent des collectivités locales à part entière qu'à partir de 1982. La première élection des conseils régionaux au suffrage universel a lieu en 1986.

La première décentralisation. Le rapport Guichard (1976) puis le rapport Aubert (1978) élaboré à partir des avis des maires sont à l'origine de la dotation globale de fonctionnement (1979) et de la possibilité pour les conseils municipaux et généraux de voter le taux des impôts locaux (1980). La loi du 2 mars 1982 attribue l'exécutif aux présidents des conseils généraux et départementaux et remplace la tutelle du préfet par un contrôle de légalité a posteriori. La répartition des compétences entre les trois échelons, ainsi que le transfert des ressources corresponsantes sont assurés par les lois du 7 janvier 1983 et du 22 juillet 1983. La loi du 26 janvier 1984 fixe les statuts de la fonction publique territoriale.

Poursuite de la décentralisation. Le rapport Mauroy (2000) avait appelé à une nouvelle étape de la décentralisation. La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 fait inscrire l'organisation décentralisée de la République et pose le principe de l'autonomie financière des collectivités territoriales. Elle introduit également le référendum décisionnel local, un droit de pétition, ainsi qu'un droit à l'expérimentation (lois du 1 août 2003). De nouvelles compétences sont dévolues aux régions et aux départements à partir de 2005.

En 2009, afin de rationaliser le découpage administratif, le rapport Balladur propose des regroupements volontaires de régions et de départements, la fusion des départements de petite couronne d'une communauté du Grand Paris, l'achèvement de l'intercommunalité pour 2013 et l'instauration d'une assemblée unique pour les DOM et les ROM.

mardi 21 avril 2009

La propagande

La propagande est née au sein des démocraties occidentales. Dès la fin du 18° siècle, les candidats utilisent la presse dans leur campagne. Edward Bernays (1891-1995) et Walter Lippmann ont transformé en véritable entreprise la manipulation de l'opinion publique

Aujourd'hui, la manipulation de l'information est aussi effectuée par des organisation soi-disant "apolitiques" (ex : Middle East Media research Institute).

Les entreprises de sondage se sont avérées un auxilliaire indispensables des dirigeants au cours du XXs. La première firme de ce genre est créée aux E-U par Gallup à la fin des années 1930. Pour mesurer l'opinion publique, on peut recourir à la méthode des enquêtes (aléatoires, par quotas - ce qui sous-entend que l'on ait une idée précise de la composition de la population), ou à la méthodes des panels (choix d'un petit nombre de spécialistes).

Plusieurs stratégies permettent de manipuler l'opinion publique. La censure crée un vide d'information que la propagande s'efforce de combler. On distingue propagande blanche, noire et grise selon qu'elle provient d'une source identifiée, soit-disant amicale ou soit-disant neutre. La propagande des démocraties se caractérise confusion des valeurs, la valorisation sémantique, la diffusion de statistiques et de sondages biaisés, la falsification de l'image, l'auto-censure et l'information partiale. Celle des régimes durs est plus centralisée, plus univoque. De manière générale, elle s'appuie sur les leviers d'identification, de rejet, de soumission à l'autorité d'un homme, d'une institution, de la masse ou d'une idée. Les soubassements psychologiques ont été analysés par Pavlov (conditionnement), Freud et Young (psychologie des profondeurs), Tarde, Le Bon, Tchakotine, (psychologie des foules). Parmi les penseurs contemporains, on peut citer Noam Chomsky (linguiste américain), Robert W. McChesney (sur la concentration des médias), Guy Durandin (psychologie sociale)… . Erik Hazan a publié un pamphlet sur le langage politique français (LQR : la propagande au quotidien).

mardi 14 avril 2009

Histoire de la Russie

Les premières traces de peuplement en Russie remontent à 400 000 av. JC. Durant l'Antiquité, le territoire a été successivement peuplé par les Kourganes (4000 av JC), les Peuples des steppes (2000 av JC), les Scythes (1000 av JC), les Sarmates (200 av. JC), les Huns (400 av. JC), les Avars (jusqu'au 7° s.), les Khazars puis les Slaves.

En 862, les Varègues fondent un Etat, la Rus, dont la capitale est d'abord située à Novgorod, est déplacée à Kiev en 882. Les Grands Princes de Kiev exercent leur autorité sur la Russie européenne (912-1157), avant de céder le pas aux Grands Princes de Vladimir (1157-1327). L'invasion du Khanat de la Horde d'Or en 1223 marque le début du joug tataro-mongol qui se prolonge jusqu'en 1480. Entre temps, les forces russo-mongoles menées par le prince Alexandre Nevski résistent aux assauts de la Suède (1240) et aux chevaliers teutoniques (1242). Toutefois, l'Etat polono-lituanien commence son expansion au milieu du 14°s. et arrive aux limites de Moscou.

La principauté de Moscou (1317-1547) gagne en importance et revendique le statut de Troisème Rome à la chute de l'Empire byzantin. Ivan IV le Terrible, le premier à porter le titre de tsar (1547-1598), conquiert les villes de Kazan et d'Astrakhan. Tandis que les raids tatars perdurent (1571), il échoue cependant à obtenir un débouché sur la Baltique après sa défaite contre la Pologne et la Suède. A sa mort commence le temps des troubles, qui ne se termine qu'avec l'expulsion des envahisseurs polonais et l'élection de Mikhail Romanov en 1612.

Pour échapper au servage, certains paysans, les Cosaques, fuient aux limites de l'Empire et s'organisent en Républiques autonomes. C'est l'un d'eux, Yermak, qui mène la première expédition en Sibérie (1581), dont on atteint l'extrémité en 1648 (expéditions de Khabarov et de Dejnev). Dans le Sud, la révolte du Cosaque Razine est fermement réprimée en 1671.

Pierre le Grand (1682-1725) redresse la Russie grâce à sa victoire contre Charles XII de Suède (1709). Il fonde Saint-Pétersbourg qui devient capitale en 1713. Catherine II la Grande (1767-1796) et ses successeurs étendent la domination russe en Pologne (1772 et 1867), en Crimée (1783), en Moldavie, dans le Caucase, à l'Est contre les Kazakhs (1845-1880). Ils soutiennent le développement industriel et commercial, notamment sous le ministère de Serge Witte (1892-1903).

La victoire contre Napoléon fait entrer la Russie dans le Concert européen. Elle intervient en Hongrie (1849), réprime l'insurrection polonaise (1863), contribue après sa victoire contre l'Empire ottoman au partage des Balkans (1878) où elle intervient lors des guerres de 1911 et 1913. Elle délaisse enfin l'alliance avec les Empires allemands et autrichiens pour se tourner vers la France (1893) et la Grande-Bretagne (1907). La défaite contre le Japon (1904-1905) témoigne toutefois des vacillements de la Russie tsariste.

Alexandre II (1855-1881) engage d'importantes réformes intérieures : il décrète en 1861 la fin du servage, sans toutefois que l'accession à la propriété de la terre soit facilitée, instaure des assemblées élues au suffrage indirect, les zemstvos (1864), réforme la justice, l'enseignement et l'armée. Cependant, les mécontentements intérieures favorisent la diffusuon des idées anarchistes (assassinat du tsar en 1881) et marxistes : le parti ouvrier social démocrate (POSD) est créé en 1898, avant de se scinder en 1903 entre bolcheviks et mencheviks. Le parti socialiste révolutionnaire, à dominante paysanne, est créé en 1901.

Le 22 janvier 1905, lors du "Dimanche rouge", une manifestation populaire est violemment réprimée par Nicolas II (1894-1917). De nombreuses grèves le contraignent à signer le manifeste d'octobre : il instaure une Douma élue au suffrage universelle, qui est toutefois régulièrement dissoute par le tsar. Les réformes de Stolypine dirigées essentiellement vers les paysans sont stoppées par son assassinat en 1911. Après son entrée en guerre en 1914, la Russie est secouée par une autre révolution (20 février-2 mars 1917).

mercredi 11 mars 2009

Mérovingiens & Carolingiens

Mérovingiens

Clovis, roi des Francs, conquiert en 486 le royaume de Syagrius, dernier reliquat de l'Empire romain, se convertit au christianisme en 496. Ses victoires contre les Wisigoths permettent d'annexer le Sud de la Gaule. A sa mort (511), le royaume est partagé entre ses quatre fils. Le royaume alterne des phases de décomposition/recomposition autour des royaumes d'Austrasie, de Neustrie et de Bourgogne. Dagobert (629-639) reconstitue ainsi temporairement l'unité des royaumes. Les maires du palais deviennent les véritables dirigeants du royaume à partir du VII° siècle et leur fonction devient héréditaire. Charles Martel devient l'unique maire du palais des trois royaumes, soumet à l'Est la Thuringe et la Bavière, et repousse la menace arabe en 732.

Carolingiens

Son fils Pépin le Bref est sacré roi en 751. Charlemagne lui succède en 768. Il soumet l'Aquitaine (769), la Lombardie (770), la Bavière (788), le Nord de l'Espagne et s'affirme contre les les Saxons au terme d'une longue guerre (772-804). Il est couronné empereur en 800. L'Empire est divisé en 200 comtés, dont l'administration est contrôlée par les missi dominici et lors des plaids généraux. Charlemagne affranchit le clergé de la noblesse en lui garantissant avec la dîme une source de revenus propres. La Renaissance carolingienne est marquée par une réforme de l'écriture et de la liturgie, ainsi que la création de l'école du Palais, dirigée par Alcuin. Charlemagne meurt en 814, en ayant fait sacrer son fils Louis le Pieux de son vivant. A la mort de ce dernier, l'héritage est disputé et le traité de Verdun (843) consacre le partage de l'Empire en Francie orientale, Francie orientale et Lotharingie, qui reviennent respectivement à Charles le Chauve, Louis le Germanique et Lothaire. Les attaques des Vikings, des Hongrois à l'Est et des Sarrasins en Provence fragilisent la dynastie carolingienne. Les Vikings pénètrent à l'intérieur des terres (Clermont-Ferrand, 864) et disposent d'une base d'opération avec la Normandie que leur cède Charles le Chauve en 911. L'Empire carolingien s'achève avec le couronnement d'Otton empereur germanique en 962 et le sacre d'Hugues Capet en 987.