mardi 21 avril 2009

La propagande

La propagande est née au sein des démocraties occidentales. Dès la fin du 18° siècle, les candidats utilisent la presse dans leur campagne. Edward Bernays (1891-1995) et Walter Lippmann ont transformé en véritable entreprise la manipulation de l'opinion publique

Aujourd'hui, la manipulation de l'information est aussi effectuée par des organisation soi-disant "apolitiques" (ex : Middle East Media research Institute).

Les entreprises de sondage se sont avérées un auxilliaire indispensables des dirigeants au cours du XXs. La première firme de ce genre est créée aux E-U par Gallup à la fin des années 1930. Pour mesurer l'opinion publique, on peut recourir à la méthode des enquêtes (aléatoires, par quotas - ce qui sous-entend que l'on ait une idée précise de la composition de la population), ou à la méthodes des panels (choix d'un petit nombre de spécialistes).

Plusieurs stratégies permettent de manipuler l'opinion publique. La censure crée un vide d'information que la propagande s'efforce de combler. On distingue propagande blanche, noire et grise selon qu'elle provient d'une source identifiée, soit-disant amicale ou soit-disant neutre. La propagande des démocraties se caractérise confusion des valeurs, la valorisation sémantique, la diffusion de statistiques et de sondages biaisés, la falsification de l'image, l'auto-censure et l'information partiale. Celle des régimes durs est plus centralisée, plus univoque. De manière générale, elle s'appuie sur les leviers d'identification, de rejet, de soumission à l'autorité d'un homme, d'une institution, de la masse ou d'une idée. Les soubassements psychologiques ont été analysés par Pavlov (conditionnement), Freud et Young (psychologie des profondeurs), Tarde, Le Bon, Tchakotine, (psychologie des foules). Parmi les penseurs contemporains, on peut citer Noam Chomsky (linguiste américain), Robert W. McChesney (sur la concentration des médias), Guy Durandin (psychologie sociale)… . Erik Hazan a publié un pamphlet sur le langage politique français (LQR : la propagande au quotidien).

mardi 14 avril 2009

Histoire de la Russie

Les premières traces de peuplement en Russie remontent à 400 000 av. JC. Durant l'Antiquité, le territoire a été successivement peuplé par les Kourganes (4000 av JC), les Peuples des steppes (2000 av JC), les Scythes (1000 av JC), les Sarmates (200 av. JC), les Huns (400 av. JC), les Avars (jusqu'au 7° s.), les Khazars puis les Slaves.

En 862, les Varègues fondent un Etat, la Rus, dont la capitale est d'abord située à Novgorod, est déplacée à Kiev en 882. Les Grands Princes de Kiev exercent leur autorité sur la Russie européenne (912-1157), avant de céder le pas aux Grands Princes de Vladimir (1157-1327). L'invasion du Khanat de la Horde d'Or en 1223 marque le début du joug tataro-mongol qui se prolonge jusqu'en 1480. Entre temps, les forces russo-mongoles menées par le prince Alexandre Nevski résistent aux assauts de la Suède (1240) et aux chevaliers teutoniques (1242). Toutefois, l'Etat polono-lituanien commence son expansion au milieu du 14°s. et arrive aux limites de Moscou.

La principauté de Moscou (1317-1547) gagne en importance et revendique le statut de Troisème Rome à la chute de l'Empire byzantin. Ivan IV le Terrible, le premier à porter le titre de tsar (1547-1598), conquiert les villes de Kazan et d'Astrakhan. Tandis que les raids tatars perdurent (1571), il échoue cependant à obtenir un débouché sur la Baltique après sa défaite contre la Pologne et la Suède. A sa mort commence le temps des troubles, qui ne se termine qu'avec l'expulsion des envahisseurs polonais et l'élection de Mikhail Romanov en 1612.

Pour échapper au servage, certains paysans, les Cosaques, fuient aux limites de l'Empire et s'organisent en Républiques autonomes. C'est l'un d'eux, Yermak, qui mène la première expédition en Sibérie (1581), dont on atteint l'extrémité en 1648 (expéditions de Khabarov et de Dejnev). Dans le Sud, la révolte du Cosaque Razine est fermement réprimée en 1671.

Pierre le Grand (1682-1725) redresse la Russie grâce à sa victoire contre Charles XII de Suède (1709). Il fonde Saint-Pétersbourg qui devient capitale en 1713. Catherine II la Grande (1767-1796) et ses successeurs étendent la domination russe en Pologne (1772 et 1867), en Crimée (1783), en Moldavie, dans le Caucase, à l'Est contre les Kazakhs (1845-1880). Ils soutiennent le développement industriel et commercial, notamment sous le ministère de Serge Witte (1892-1903).

La victoire contre Napoléon fait entrer la Russie dans le Concert européen. Elle intervient en Hongrie (1849), réprime l'insurrection polonaise (1863), contribue après sa victoire contre l'Empire ottoman au partage des Balkans (1878) où elle intervient lors des guerres de 1911 et 1913. Elle délaisse enfin l'alliance avec les Empires allemands et autrichiens pour se tourner vers la France (1893) et la Grande-Bretagne (1907). La défaite contre le Japon (1904-1905) témoigne toutefois des vacillements de la Russie tsariste.

Alexandre II (1855-1881) engage d'importantes réformes intérieures : il décrète en 1861 la fin du servage, sans toutefois que l'accession à la propriété de la terre soit facilitée, instaure des assemblées élues au suffrage indirect, les zemstvos (1864), réforme la justice, l'enseignement et l'armée. Cependant, les mécontentements intérieures favorisent la diffusuon des idées anarchistes (assassinat du tsar en 1881) et marxistes : le parti ouvrier social démocrate (POSD) est créé en 1898, avant de se scinder en 1903 entre bolcheviks et mencheviks. Le parti socialiste révolutionnaire, à dominante paysanne, est créé en 1901.

Le 22 janvier 1905, lors du "Dimanche rouge", une manifestation populaire est violemment réprimée par Nicolas II (1894-1917). De nombreuses grèves le contraignent à signer le manifeste d'octobre : il instaure une Douma élue au suffrage universelle, qui est toutefois régulièrement dissoute par le tsar. Les réformes de Stolypine dirigées essentiellement vers les paysans sont stoppées par son assassinat en 1911. Après son entrée en guerre en 1914, la Russie est secouée par une autre révolution (20 février-2 mars 1917).