jeudi 12 avril 2007

Les guerres d'ex-Yougoslavie

Guerre en Croatie

En juin 1991, la Croatie réclame son indépendance, refusée par les Serbes locaux. Le Conseil de sécurité déclare un embargo sur les armes en septembre. Le 17 novembre 1991, Vukovar est prise par l’armée fédérale et les milices serbes. La République serbe de Krajina s'autoproclame en décembre 1991. La guerre civile est finalement temporisée par 14 000 soldats de l’ONU, après le cessez-le-feu négocié par Cyrus Vance.

La réaction de la Communauté européenne a été peu efficace. Elle est passée par les accords de Brioni en juillet 1991, qui ont retardé la reconnaissance de la Slovénie et de la Croatie, posé le principe du cantonnement de l'armée yougoslave et de l'envoi d'observateurs. La conférence de La Haye en septembre, présidée par Lord Peter Carrington, pose des principes généraux : non-modification des frontières par la force, respect des minorités. En décembre, la Communauté définit les critères de reconnaissance des Républiques. Le 15 janvier 1992, la Communauté européenne reconnaît la Slovénie et la Croatie.

Guerre en Bosnie

Dès novembre 1991, les Serbes de Bosnie manifestent par un référendum leur désir de se maintenir dans la République fédérale de Yougoslavie. Le siège de Sarajevo débute le 6 avril 1992. La Communauté européenne décide alors de reconnaître la Bosnie Herzégovine. Le tir meurtrier du 27 mai amène des sanctions contre la Yougoslavie. 68 civils meurent après l'explosion d'une bombe sur un marché en février 1994. Le 10 février, l'OTAN adresse un ultimatum à l'armée serbe en demandant le retrait de l'armement lourd de Sarajevo. Appuyé par les EU, l'accord de Washinton entre la Croatie et la Bosnie (mars) fait évoluer le rapport de forces au détriment des Serbes bosniaques. L'OTAN effectue des frappes autour de Goradze (avril) et contre l'aéroport d'Udbina (novembre). En décembre, un cessez-le-feu de quatre mois est consenti par les Américains, à l'appel de Radovan Karadzik. La chambre des représentants vote la levée de l'embargo à destination de l'armée bosniaque. Les frappes conduisent en mai 1995 les Serbes à prendre des caques bleus en otage. En juin, les Serbes bosniaques prennent la zone de Srebrenica : plusieurs milliers de réfugiés sont tués. L'opération “Force délibérée” de bombardements de l'OTAN commence le 29 août 1995. Au même moment, la Croatie, avec l'accord tacite de l'ONU lance une attaque contre la Krajina. Une offensive musulmo-croate est menée au Nord-Ouest de la Bosnie. Le 5 octobre 1995, un cessez-le-feu général est déclaré, à l’instigation des USA : les pourparlers, menés par Richard Holbrooke, se déroulent, après les accords de Genève et de New-York, à la base aérienne de Dayton, Ohio, aboutissant au traité du 21 novembre. La division du territoire prend acte de la redistribution ethnique : la Bosnie-orientale est attribuée à la République serbe, la Fédération musulmo-croate reste sous contrôle de Krajina.

Les tentatives de règlement précédentes ont été nombreuses. En février 1992, la conférence initiée par la Communauté européenne aboutit au plan Cutilheiro de partage en cantons ethniques. Le processus est redéfini lors de la Conférence de Londres en juillet. Le plan Vance-Owen prévoit une Bosnie décentralisée, découpée en 10 provinces mais est rejeté par le Parlement serbe. Le 22 mai 1993 se tient la réunion de Washington, rassemblant les EU, la Russie, la Grande-Bretagne, la France et l'Espagne. Le plan Owen-Stoltenberg partageant la Bosnie en trois provinces est abandonné début 1994. Le groupe de contact (EU, Russie, Grande-Bretagne, France, Allemagne) est créé en avril.

Macédoine

A la mi-décembre 1993, cinq Etats membres de la CE reconnaissent la Macédoine, malgré le veto de la Grèce

Guerre du Kosovo

Le nationalisme serbe en fait une terre sacrée, celle où eu lieu la bataille du Champ des Merles en 1389. Dans les années 1970, les Kosovars réclament la constitution du Kosovo en septième république de la fédération. Le région devient province autonome en 1972. En 1989, la nouvelle constitution, sous la pression de nationalistes serbes comme Milosevic, ramène la Kosovo dans le giron de Belgrade. En juillet 1990, les institutions de la province sont suspendues. La grève du 3 septembre est l’occasion de purger les administrations de leur personnel albanais. La résistance des Albanais s'organise atour de la Ligue démocratique du Kosovo, pacifique puis de l'armée de libération du Kosovo (UCK). En novembre 1991, un référendum clandestin entérine la proclamation d’une République du Kosovo. Ibrahim Rugova est élu à la présidence le 24 mai 1992. L’UCK dirigée par Adem Demaci engage la lutte armée en février 1996 en revendiquant un attentat contre un camp de réfugiés serbes de Bosnie. Le nettoyage ethnique mené durant l'été 1998 provoque la fuite de 250 000 personnes. Le 23 septembre 1998, le Conseil de sécurité (R 1199) exige un cessez-le-feu immédiat de la part des Serbes. L'OTAN lance un ultimatum au Président Milosevic. Les négociations de Rambouillet de la fin mars 1999 consacrent l'UCK comme interlocuteur mais sont un échec. L'OTAN organise une campagne de bombardements mais le régime serbe tarde à plier. La communication est menée avec maestria par Javier Solana. La médiation russe de Victor Tchernomyrdine permet d’obtenir le retrait de l’armée serbe et la fin des frappes. Les accord de paix de Kumanovo en Macédoine sont signés le 9 juin 1999. Le Kosovo est investi par la KFOR et placé sous tutelle onusienne. Bernard Kouchner est le premier administrateur. En mars 2007, le médiateur de l'ONU Mahti Ahtisari remet son rapport, favorable à une forme d'indépendance, au Conseil de sécurité.

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